Quel cadeau !
Une fois encore, il me faut vous le dire
L’aveu qui sans doute vous fera rire :
Si je ne sais pas bien ce qui le fait courir
Je savoure les occasions qui me font écrire…
Quand j’ai su ce qu’il m’avait acheté
Combien de mes amies vont ricaner ?
Je ne veux pas le mettre en porte-à-faux
Tous ici savent combien on est complices
Et dans l’humour et dans les délices…
D’ici, j’en entends deux ou trois s’éclater !
Mais qui est ce Charlie et sa goujaterie ?
Le mime Chaplin est aussi né un 16 avril
Ne fais pas mine de ne pas le savoir
Un symbole a tellement de pouvoirs !
Mon Loulou aussi, sans qu’il sache le voir.
Peut-être, badin, s’est-il dit : avant de faire la fête
Mon bel amour, il faut vraiment que tu t’apprêtes
Tu sais, c’est pas mon truc les cadeaux.
Voici donc, badaboum, ta belle paire de …baskets.
– « ??? »
…Et tu vois : blanches. Avec des lacets.
Ta vie doit prendre un nouveau virage
Toi qui dois, à 2014, un nouvel âge.
– « ??? »
Mais, chatte…Pourquoi tu fais la tête ?
Prends exemple sur mes bonnes résolutions
Regarde le résultat brut de ma motivation.
– Ici, vous le comprendrez, j’exagère –
C’est le seul luxe de la fausse ménagère.
Amplifier la réalité, en faire un alibi
Rire en sourdine de son air ébaudi…
Prétexte point nommé à convenir ce qui suit…
Des Nike ! Des pompes qui me crient : Just do it
Shin Sekaï en ferait sûrement son prochain hit
Oui je l’avoue : je n’ai pas choisi son sport
Lui non plus ne m’a pas choisie et c’est tant mieux !
J’entretiens autrement mes méninges
Aucun autre coureur ni record, je ne singe.
Voila ma seule conquête de chercheur d’or.
Certes le subliminal n’est pas toujours sublime
Quand on s’attend aux virgules après les centimes
On est toujours déçue, disent les vénales en talons.
Ai-je vraiment besoin de godasses mon étalon
Tu peux courir avant que mes pieds en aient des durillons.
Voila ce qu’aurait éructé la méchante connasse
Moi de tes imperfections jamais je me lasse…
Aux perf imparfaites valent mieux mes maximes
L’estime n’a pas toujours son millésime
Et le réconfort ne suit pas toutes formes d’effort.
Mais quand on sème, on s’aime
Et c’est bien là, tout ce qu’il faut cultiver
D’anniversaire en anniversaire
Marquer le coup. Maladroit ou sincère.
Exprimer comme on peut
Ce qui fait plaisir, même le très peu
Avec la même ardeur, agrippée au cœur.
Et d’un petit chagrin, ne pas prendre ombrage
En récompense de nos années de mariage
Croire très fort que, derrière l’achat
Se cache un autre et bien plus beau message :
Ma femelle, tu en as encore sous la semelle ;
Chaussée ainsi, continues d’écrire à tire d’ailes !