Déjà connu des services de polices
« Déjà connu des services de polices »
Cette phrase tourbillonne dans mes veines
A me faire pousser des varices !
La réponse pénale est-elle vaine ?
L’Amérique les avait dans leur no fly list
On connaissait leur bio, leur verlan
Leur parcours, leurs détours terroristes
Et pauvres burnes que nous sommes
Nous subissons sidérés leur barbare plan.
Putain de fratries anti-fraternelles
Qui privées de socle se laissent enrôler
Par des détourneurs de cerveaux
Qui confondent croyances et caniveaux.
Ma grand-mère a grandi les chiottes au fond du jardin
A mangé sa première tomate à vingt ans
A connu deux guerres mondiales, pourtant
Elle s’est hissée sans haine et sans gourdin.
Elle m’a donné le sens de la vie et de l’amour
Elle m’a construite, m’a éveillée à la différence
Elle m’a transmis l’impérieuse conscience
Je ne comprends pas qu’il n’en soit pas alentour.
Ce qui me tue dans la finalité de leur dessein
C’est l’implacable logique de destruction
Celle de tuer celui, celle qui croque par dessin
Le simple et si complexe reflet de notre civilisation.
Ni dans leur tête ignare, ni dans leur cœur
N’a jamais poussé autre chose que la haine
Comment voudrions-nous dans cette horreur
Que lève de leur fumier une miraculeuse graine ?
Depuis hier, je suis suspendue éperdue à la traque
Je suis consternée, effrayée, en colère et démunie
D’être témoin d’un inédit combat de matraques
Dans lequel certains politiques n’avancent plus unis.
J’ai mal à ma France, je souffre seule en silence
Je pense aux familles en deuil, au paradis de l’insouciance
Je pense au joyeux bordel qui s’installe dans les nuages
A Cabu, Charb, Wolinski dont je lisais rarement le trait
Mais peu importe. Leur exécution nous a exécutés
Et nous somme l’ordre de nous battre avec et non pour des idées.